Skip to main content
20.04.21

GENS DE BEHAVIOUR

Marie Claude Bernard

Marie Claude Bernard, directrice des communications, marketing chez Behaviour est l’invitée de Masao Kobayashi dans le cadre de la balado « What Else Do You Do » qui explore ce que font les concepteurs de jeux après les heures de bureau.

Au cours des cinq dernières années, Marie Claude, qui n’était absolument pas intéressée par le sport, est devenue détentrice d’un record canadien en haltérophilie.

Voici quelques extraits de la balado disponible dans son intégralité ici (en anglais seulement).

Alors… quel est votre domaine d’activité secondaire?

Je suis une haltérophile de compétition. Ce n’est ni de la dynamophilie (powerlifting), ni de l’entraînement en parcours (CrossFit). C’est vraiment le sport que l’on voit aux Jeux olympiques constitué de deux mouvements distincts : l’épaulé-jeté et l’arraché. Je ne fais donc pas de développé-couché, ni de soulevé de terre. Je fais vraiment de l’haltérophilie.

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’haltérophilie?

Le début de mon histoire est un peu triste, mais je suis très heureuse de la partager aujourd’hui parce que je pense que c’est important de le faire.

En 2014, j’ai souffert d’une dépression majeure. J’ai été en congé maladie pendant six mois, j’ai suivi une thérapie pendant longtemps, qui n’est toujours pas terminée d’ailleurs… avec médicaments et tout le tralala. À un moment donné, ma psychologue m’a dit : « Marie, tu dois te mettre à bouger. » Je n’ai jamais été une sportive – mais alors là pas du tout. Je me suis dit : « OK, d’accord. Il faut que je m’y mette. Je dois me trouver un sport qui ne demande pas des tonnes d’équipement, où je n’aurai pas à aller au gym pour me retrouver au milieu de gens en super forme physique. »

“Pourquoi me donner autant de mal?”

Je me suis dit que je pourrais essayer la course. Ça ne demande pas tant d’effort, seulement de sortir de chez soi et de se mettre à courir un peu. Comme je carbure à la performance, j’ai pensé que je pourrais passer du divan au demi marathon (bien sûr!). J’ai complété mon demi marathon à Hawaï. L’expérience a été formidable, mais j’ai découvert que je n’aimais tout simplement pas la course. Le paysage était magnifique, mais à chaque foulée, je me disais : « Pourquoi te fais-tu ça? » J’ai coché cet objectif sur la liste de mes réalisations et j’ai décidé de passer à autre chose…

J’ai déménagé et il y avait un gym de CrossFit en face de chez moi. Je me suis dit : « Essayons ça ». J’ai pratiqué ce sport pendant un certain nombre d’années, en plus de participer à des compétitions, et ça m’a beaucoup plu, mais l’activité que j’aimais le plus, c’était l’haltérophilie.

Alors, j’ai décidé de me lancer et je suis partie à la recherche d’un club. Il y en a un formidable à Montréal qui s’appelle « Les Géants de Montréal ». Je m’y suis inscrite et j’ai trouvé ça fantastique. Quatre ans plus tard, je suis toujours membre. Voilà. C’est comme ça que tout a commencé. J’adore ça, vraiment.

Qu’est-ce que l’haltérophilie vous apporte que l’industrie du jeu ne vous procure pas ?

C’est tout simplement l’effort physique – l’idée de soulever des trucs hyper lourds. Il y a quelque chose d’exaltant là-dedans. En me concentrant uniquement sur cette barre, j’arrive à oublier tout ce qui s’est bien – ou mal – passé durant la journée. Il n’y a plus que moi et la barre… je suis la seule personne responsable de mon succès, ce qui n’est pas le cas dans l’industrie du jeu.

J’ai aussi l’occasion d’interagir avec des gens de tous les milieux. Quand on travaille dans l’industrie depuis aussi longtemps, on s’habitue à sa bulle : on parle de jeux, on travaille sur des jeux, on réfléchit à l’avenir de l’industrie du jeu. Au gym, je suis dans un environnement où je côtoie des informaticiens, des physiothérapeutes, des enseignants, des membres de l’équipe nationale. Cela ouvre mes horizons et me permet de parler d’autre chose. C’est très enrichissant.

L’haltérophilie est une question de technique, de puissance et de synchronisme. On oublie tout ce qui se passe durant la journée, dans le monde. En plus de s’intégrer parfaitement à ma pratique de la méditation, cette expérience m’a donné de la force et a été bénéfique pour ma santé.

Qu’est-ce que l’haltérophilie vous apporte sur le plan professionnel, en matière de processus ou de niveau de créativité?

Cela me permet d’abord et avant tout de garder les deux pieds sur terre en sachant qu’une fois la journée terminée, je peux aller m’entraîner et oublier mes soucis. Cela m’aide de pouvoir me dire durant la journée : « Concentre-toi sur le travail à accomplir et tu iras au gym après le boulot ».

Ce sport me valorise et m’apporte une grande force mentale. Lorsque vous êtes seule avec une barre et que vous devez soulever autant de poids au-dessus de votre tête, vous devez développer des techniques très spécifiques de visualisation et de confiance en vous. Cela m’a vraiment aidée.

Cela a changé la façon dont je gère mon équipe et dont j’aide les gens à se développer. Mon entraîneur m’inspire énormément à cet égard.

« Cela m’a surtout fait comprendre qu’il n’y a pas de petits ou de grands progrès. Un petit progrès est une grande victoire qui vaut la peine d’être célébrée. Pour moi, c’est la chose la plus positive qui est ressortie de toute cette aventure. »

– Marie Claude Bernard

Quel poids pouvez-vous soulever?

C’est une question bien indiscrète à poser!

J’ai fait mes débuts comme débutante au CrossFit. À ce jour, j’ai été deux fois championne provinciale, j’ai gagné plusieurs compétitions locales et l’année dernière, j’ai remporté le premier titre aux championnats nationaux dans ma catégorie. Je détiens également un record national à l’arraché. Je dirais que je m’en sors pas trop mal !!

Après être descendue aussi bas, je me suis mise à remporter des compétitions. Je suis très fière du chemin parcouru. Ce n’est pas quelque chose dont je parle très souvent, mais partir d’aussi loin en ne pratiquant aucun sport et être en mesure de participer à ce genre de compétitions, c’est un sentiment vraiment puissant!

Marie Claude Bernard
Directrice des communications,
Marketing