Rencontre avec Peter de Jong, Directeur Général, Behaviour Rotterdam
La présence de Behaviour en Europe s’est considérablement renforcée avec l’acquisition de notre premier studio néerlandais, Behaviour Rotterdam. Nous nous sommes entretenus avec Peter de Jong, cofondateur de Codeglue et désormais directeur général du studio, au sujet de sa carrière (jusqu’à maintenant!)., Nous avons discuté de ses débuts dans les jeux vidéo et de la façon dont le fait de travailler avec une équipecanadienne l’amène à être plus poli.
Parle-nous de toi! Es-tu originaire de Rotterdam?
Je ne suis pas originaire de Rotterdam, mais j’ai étudié dans cette ville et j’y suis resté pendant 15 à 20 ans. J’ai déménagé en banlieue lorsque j’ai eu des enfants.
Qu’as-tu étudié à Rotterdam ?
J’ai étudié l’ingénierie informatique, mais le génie logiciel représentait une bonne partie du programme. Il s’agissait de logiciels de bas niveau, et je ne pensais pas aux jeux vidéo à l’époque. Je n’étais pas sûr de la direction que je voulais prendre. Il n’y avait pas d’industrie du jeu vidéo aux Pays-Bas à l’époque, donc cela ne m’a pas vraiment traversé l’esprit. Au cours de ma dernière année, une entreprise est venue chercher des étudiant.e.s pour travailler sur un jeu destiné au lecteur CD-i de Philips, un produit néerlandais qui n’a jamais vu le jour. On pouvait y jouer, mais c’était très lent et limité. Ça n’a duré que 2 ou 3 ans, mais cela a donné le coup d’envoi de ma carrière dans les jeux vidéo!
Comment as-tu découvert les jeux vidéo?
J’ai découvert les jeux vidéo avec un Atari 2600 et, plus tard, mes parents m’ont offert des consoles Nintendo Game & Watch. Ensuite, j’ai eu un Commodore 64 et enfin l’AMIGA. J’ai évité d’acheter un PC aussi longtemps que possible, mais j’ai fini par le faire à l’université.
Quel a été ton premier jeu vidéo?
Rainbow Islands est un jeu dont je garde un souvenir impérissable. J’y ai joué de nombreuses fois avec des ami.e.s et je l’ai adoré. Il y a tellement de secrets et d’objectifs à atteindre, et il a cette ambiance d’arcade qui fait qu’il est facile à contrôler mais difficile à maîtriser. The NewZealand Story était un autre jeu amusant, avec toutes sortes de secrets. Il m’a vraiment inspiré.
Quel a été ton premier emploi dans l’industrie du jeu vidéo?
Après avoir obtenu mon diplôme, on m’a proposé un emploi chez Dutch Interactive Media Artists, ou DIMA, où j’ai continué à travailler sur des jeux vidéo. J’y ai travaillé pendant quelques années sur une collection de jeux destinés à la famille, simples et amusants. Nous avons ensuite créé quelques jeux de plateforme en utilisant le moteur que nous avions construit pour notre thèse. J’ai eu de la chance, car l’industrie du jeu vidéo était inexistante aux Pays-Bas à l’époque. Il n’y avait qu’un petit écosystèmequi fabriquait des jeux pour le lecteur CD-i de Philips. Philips était notre seul client! Ce n’est qu’avec l’arrivée de Guerrilla Games (puis de Lost Boys Games) que l’industrie néerlandaise des jeux s’est développée. C’est donc amusant de faire partie de cette histoire. Nous avons des compétences en matière de survie!
Quand l’idée d’ouvrir votre propre studio t’est-elle venue?
Lorsque le lecteur CD-i a disparu, il n’y avait plus d’industrie du jeu vidéo et plus d’opportunités dans ce domaine, alors j’ai pris un emploi en informatique dans le secteur des télécommunications. J’ai fait cela pendant quelques années et je suis devenu consultant, ce qui ne me plaisait pas du tout. L’arrivée des téléphones portables au début de l’année 2000 a ouvert la voie à une nouvelle façon de jouer. J’ai donc quitté les TIC et Maurice (Sibrandi, cofondateur de Codeglue / Behaviour Rotterdam) et moi nous sommes lancés dans ce domaine. Nous avons créé quelques sites web pour payer les factures, mais nous étions vraiment intéressés par la création de jeux pour téléphones portables. Nous sommes allés à l’ECTS, un événement professionnel du jeu à Londres, nous avons vendu notre idée de jeu, et nous avons démarré.
Quel était le jeu?
Il s’agissait d’un jeu de type Tamagotchi. Nous avons créé des animaux de compagnie et nous avons réalisé une petite démo sympathique. Nous sommes tombés sur un éditeur de jeux mobiles appelé iFone ; ils avaient en fait la licence Lemmings, alors nous avons associé notre idée à un Lemming et cela a été l’un de nos premiers grands projets. C’était très amusant!
Nous sommes ensuite passés aux jeux multijoueurs ; les téléphones mobiles étant des appareils connectés, les jeux multijoueurs occasionnels étaient la suite logique. Mais c’était difficile – en raison du matériel, des différents opérateurs de télécommunications et la latence qui pouvait parfois aller jusqu’à 15 secondes…C’était pénible et nous avons dû abandonner cette idée.
Xbox Live Arcade est arrivé, et nous avons sauté dessus, ce qui a été un grand pas en avant pour nous. Nous avions un jeu appelé Rocket Riot que nous considérions comme un concept cool et nous avons signé un accord avec THQ. Nous étions soudainement en train de faire des jeux pour consoles!
Qu’aimes-tu dans ton travail?
J’adore former des équipes. Nous avons une équipe formidable ici à Rotterdam. J’aime beaucoup faciliter leur travail et m’assurer qu’ils et elles bénéficient d’un environnement de travail agréable tout en ayant la possibilité de se retrouver et de s’amuser en dehors des heures de bureau. Notre équipe est très soudée et les gens se côtoient le week-end. Ce sont des collègues et des ami.e.s. Pour constituer une bonne équipe, il est essentiel de trouver des personnes partageant les mêmes idées. Nous sommes très méticuleux lorsqu’il s’agit d’embaucher – les gens doivent bien correspondre au profil des membres de notre équipe. Et cela est un atout marqué du studio.
C’est devenu plus facile depuis que nous sommes Behaviour Rotterdam. Mon rôle est plus clair, ce qui est très utile. Avant de rejoindre Behaviour, je jonglais avec cinq ou six rôles – j’étais responsable des ventes, des finances, etc. Maintenant, je peux me concentrer sur la gestion de notre équipe et m’assurer que chacun dispose de ce dont il ou elle a besoin pour réussir.
Le fait que Behaviour soit canadien facilite-t-il l’adaptation?
Le Canada et les Pays-Bas ont toujours eu de bonnes relations. Je pense que nous avons beaucoup de choses en commun avec les Canadien.ne.s, mais aussi de grandes différences! Nous pouvons être très directs, et c’est probablement une chose à laquelle certaines personnes doivent s’habituer. Mais nous pouvons aussi apprendre des Canadien.ne.s et être un peu plus poli.e.s!
Qu’est-ce qui t’a surpris à propos de Behaviour?
Les Canadien.enne.s sont très, très amicaux et amicales. Tout le monde à qui l’on parle est toujours très sympathique.
Je pense que c’est aussi ce qui fait que nous sommes bien assortis – nous sommes tous les deux des personnes amicales.
Tout au long de ma carrière, j’ai eu affaire à toutes sortes de nationalités et, au début, je pensais que le Canada ressemblerait aux États-Unis, mais non, c’est très différent. Le Canada ressemble aux États-Unis, mais les gens sont différents. Les Canadien.e.s sont discret.e.s et ça correspond à Rotterdam – nous sommes très modestes et discret.e.s.
À propos de Behaviour Interactif
Behaviour Interactif est le plus grand studio de jeu au Canada et compte plus de 1 300 employés dans le monde. Behaviour est surtout connu pour sa franchise phare, Dead by Daylight, le jeu d’horreur et de survie multijoueur, qui compte aujourd’hui plus de 60 millions de joueurs à l’échelle mondiale et est diffusé sur de multiples plateformes. Behaviour s’est également imposé comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de services de développement externe. L’entreprise s’est associée à de nombreux leaders de l’industrie du jeu, dont Microsoft, Sony, EA, Warner, Netflix et Take-Two, parmi tant d’autres. En 30 ans, Behaviour a développé une culture inégalée et primée. L’entreprise a été nommée l’un des meilleurs endroits où travailler au Canada par GamesIndustry.biz, et a reçu les prix Enterprise Fast 15 et Best Managed Company de Deloitte Canada. Behaviour dont le siège social est basé à Montréal, a étendu sa présence avec des studios à Toronto (Behaviour Toronto), Seattle (Midwinter Entertainment), au Royaume-Uni (Behaviour UK – North et Behaviour UK-South) et à Rotterdam (Behaviour Rotterdam). Pour plus d’information, rendez-vous sur www.bhvr.com.